La plupart des ados ne pensent pas à leur santé cardiovasculaire – mais s’ils ont un trouble bipolaire, ils devraient s’en préoccuper

Ben Goldstein wins 2017 Royal-Mach-Gaensslen Prize for Mental Health Research
George Weber; Dr. Benjamin Goldstein; Dr. Zul Merali; et Scott McLean

Dans la plupart des cas, le trouble bipolaire et les autres maladies mentales se manifestent quand une personne est jeune. L’intervention précoce est d’une importance critique – et le Dr Benjamin Goldstein pense qu’il faudrait mettre l’accent autant sur le cœur que sur la tête.

Le Dr Goldstein est le lauréat de 2017 du Prix Royal-Mach-Gaensslen pour la recherche en santé mentale pour ses travaux de recherche portant sur les liens entre le trouble bipolaire et la santé cardiovasculaire chez les adolescents.

« J’espère pouvoir aider les adolescents plus tôt; nous voulons réduire les répercussions négatives. L’une des choses qui m’a tout particulièrement attiré vers le traitement du trouble bipolaire est que les personnes atteintes de cette maladie ont la capacité de mener une vie bien remplie si leurs symptômes sont bien maîtrisés », affirme le Dr Goldstein, qui est clinicien-chercheur au Sunnybrook Health Sciences Centre.

Ses études ont démontré qu’il existe une plus grande prévalence et une apparition plus précoce de maladie cardiovasculaire chez les personnes atteintes d’un trouble bipolaire. Pour un adolescent atteint de trouble bipolaire, les inconvénients de la sédentarité ou des facteurs de risque de maladie cardiovasculaire non traités sont décuplés. À cela s’ajoutent les facteurs de risque cardiovasculaire, tels que le diabète et l’obésité, qui ont un effet négatif sur la santé mentale et sur la capacité de traiter le trouble bipolaire. 

Ces connaissances ont mené le Dr Goldstein à examiner les liens biologiques partagés entre la santé cardiovasculaire et la santé du cerveau chez les adolescents. En plus d’acquérir de nouvelles connaissances sur les causes du trouble bipolaire, il espère démontrer que les traitements d’habitude administrés aux personnes atteintes de maladie cardiovasculaire, comme un régime, de l’exercice et des médicaments, pourraient également réduire ou même éliminer les symptômes du trouble bipolaire.

« Le monde est passé de la croyance que la maladie mentale n’est que dans la tête à la reconnaissance qu’elle est en fait dans le cerveau. Nous allons encore plus loin en disant que la maladie mentale pourrait être une maladie multisystémique, qui affecte tant le cerveau que le reste du corps », déclare le Dr Goldstein.

Il est donc essentiel d’encourager, de soutenir et d’habiliter les adolescents à améliorer leur santé cardiovasculaire, qu’ils soient ou non atteints d’un trouble bipolaire. « Ce serait non seulement bénéfique pour leur santé physique à long terme, mais également pour leur santé émotionnelle et cognitive », affirme-t-il.

« Le monde est passé de la croyance que la maladie mentale n’est que dans la tête à la reconnaissance qu’elle est en fait dans le cerveau. Nous allons encore plus loin en disant que la maladie mentale pourrait être une maladie multisystémique, qui affecte tant le cerveau que le reste du corps. » - Dr Benjamin Goldstein, lauréat de 2017 du Prix Royal-Mach-Gaensslen pour la recherche en santé mentale

Le Dr Goldstein est également optimiste que montrer le lien direct qui existe entre santé mentale et santé physique réduira la stigmatisation si souvent associée à la maladie mentale. « Nous voulons trouver des données probantes qui démontrent que ce n’est pas que dans la tête. »

Le Prix Royal-Mach-Gaensslen pour la recherche en santé mentale a été établi en 2015 pour appuyer les chercheurs canadiens en début de carrière dans le domaine de la santé mentale, afin de les encourager à poursuivre leurs travaux de recherche au Canada. Ce prix annuel récompensé d’une subvention de 100 000 $ permet de reconnaître l’excellence en matière de recherche clinique, d’innovation, de collaboration, d’imagination et d’originalité.

« Le Prix Royal-Mach-Gaensslen récompense les chercheurs prometteurs qui examinent la santé mentale à l’aide d’approches novatrices. Avec ses recherches qui visent à améliorer la santé cardiovasculaire dans le but commun d’améliorer la santé mentale, le Dr Goldstein correspond tout à fait à ce profil », explique le Dr Zul Merali, président et directeur général de l’Institut de recherche en santé mentale du Royal.

« L’approche unique du Dr Goldstein est susceptible d’avoir d’énormes répercussions sur la recherche et les soins cliniques pour de nombreuses personnes aux prises avec un trouble bipolaire, tant au Canada que partout dans le monde », ajoute le Dr Chris Carruthers, président de la Fondation Mach-Gaensslen du Canada.

L’Institut de recherche en santé mentale du Royal, qui est affilié à l’Université d’Ottawa, est un chef de file dans la promotion de l’innovation au niveau national et du partage des connaissances à l’échelle mondiale, et il a pour objectif d’aider les gens à se rétablir plus rapidement.