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Soutenir des environnements plus sûrs grâce à la modélisation prosociale

11 août 2025
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Dans les établissements correctionnels et médico-légaux, le personnel a un double rôle : établir des relations thérapeutiques tout en faisant respecter les règles auprès des patients placés involontairement afin de garantir leur sécurité.

Il s'agit d'un travail exigeant et à haut risque, pouvant entraîner des préjudices graves pour les patients ou le personnel. Afin de soutenir le personnel et d'améliorer les résultats des traitements, le Royal a mis en place un modèle prosocial au sein de son Unité de traitement sécurisé (UTS), en commençant par son campus de Brockville.

La modélisation prosociale est une approche structurée et fondée sur des données probantes, développée pour aider le personnel travaillant avec des patients hospitalisés involontairement — des personnes qui ont besoin de soins de santé mentale mais qui ne chercheraient pas à se faire soigner si elles en avaient le choix.

Ce modèle, qui repose sur des principes comportementaux établis, a été utilisé avec succès dans des établissements correctionnels et de détention de nombreux pays, dont le Canada, les États-Unis et l'Australie.

En substance, la modélisation prosociale dote le personnel de quatre compétences essentielles : la clarification des rôles, l’établissement de relations, le renforcement positif et la résolution efficace des problèmes.

« La modélisation prosociale n’élimine pas le stress ni les conflits, mais elle offre un excellent cadre pour y répondre », explique la Dre Anik Gosselin, psychologue au campus de Brockville de l’hôpital Royal et superviseure clinique du programme intégré de médecine légale.

« L’objectif est d’aider les patients à développer des comportements et des attitudes prosociaux, de diminuer les comportements et les attitudes antisociaux, d’améliorer la satisfaction du personnel au travail et d’améliorer le climat social dans les unités correctionnelles et médico-légales, afin de créer un environnement globalement plus respectueux pour toutes les personnes concernées. »

Les quatre principes de la modélisation prosociale

Le premier principe, clarification des rôlesCe document aide le personnel à expliquer ses responsabilités aux personnes dont il a la charge, dans un langage simple et cohérent. Il s'agit notamment de clarifier les limites, les règles et les options (ce qui est négociable et ce qui ne l'est pas). Il prend également en compte la complexité des doubles rôles, car le personnel doit parfois passer rapidement d'un rôle à l'autre.

« Il est difficile de trouver le juste équilibre », constate Gosselin. « On passe d'un rôle où l'on fait respecter les règles à celui de soutien thérapeutique. C'est sans doute l'un des plus grands défis pour le personnel qui travaille auprès de cette population. Ce modèle leur permet de concilier ce double rôle sans compromettre la relation thérapeutique. »

Le deuxième principe, renforcement positifCe modèle encourage le personnel à adopter, identifier et reconnaître les comportements prosociaux lorsqu'ils se manifestent, et à aborder les comportements antisociaux sans culpabiliser. Dans les environnements à risque, il est fréquent que le personnel se concentre uniquement sur les comportements problématiques afin de maintenir un climat de sécurité. Ce modèle change de perspective : il s'agit de renforcer les comportements prosociaux plutôt que de réagir uniquement aux comportements problématiques, ce qui, en retour, augmente la probabilité que les comportements prosociaux se reproduisent.

Le troisième principe, résolution de problèmesCette approche aide le personnel à mieux répondre aux plaintes et aux problèmes des patients en les accompagnant dans la recherche de solutions par eux-mêmes, plutôt qu'en leur dictant la marche à suivre. Le personnel utilise des techniques simples et structurées pour aider les patients à anticiper les conséquences de leurs actes et à envisager d'autres solutions.

« Les patients qui ont des démêlés avec la justice ont généralement beaucoup de mal à résoudre leurs problèmes », explique Gosselin. « Nombre d'entre eux souffrent de dépendances ou ont un long passé traumatique, et lorsqu'ils sont submergés par les difficultés, même ceux qui sont animés des meilleures intentions peuvent prendre des décisions qui finissent par les replonger dans la délinquance », explique Gosselin.

« Au lieu de régler un conflit familial, une personne peut se replier sur elle-même et couper les ponts pendant des mois. Ou bien, elle peut recourir à des substances pour gérer le stress lié au loyer au lieu de trouver des solutions plus créatives et efficaces pour le payer. Nous leur apprenons à aborder leurs problèmes différemment et à explorer de nouvelles pistes de solution. »

Le quatrième principe, établissement de relationsL'accent est mis sur l'instauration d'un climat de confiance. Les personnes incarcérées ou placées en milieu médico-légal ont souvent un passé traumatique et des relations conflictuelles avec les institutions et les figures d'autorité. La formation privilégie une communication ouverte, chaleureuse et bienveillante, l'empathie et une approche ferme mais juste.

De la théorie à la pratique

Les formateurs externes ne pouvant assurer la formation de l'ensemble de l'équipe, un modèle de formation de formateurs a été mis en place. Sept membres du personnel ont ainsi été formés par les professeurs d'université Philippa Evans et Chris Trotter, concepteur du modèle.

La formation du personnel du Royal sur le modèle prosocial a débuté au printemps 2024. L'évaluation de cette formation par le personnel a été jusqu'à présent extrêmement positive.

Conscients que la formation seule ne suffit pas à modifier les pratiques professionnelles, un groupe de formateurs internes et de référents au sein des unités accompagnent et soutiennent la pratique continue et le coaching. L'équipe de formateurs a également mis en place un dispositif de soutien supplémentaire pour la mise en œuvre. Le personnel a accès à des supports visuels et à des guides de discussion pour renforcer l'exemplarité en situation.

« Il est difficile de changer ses habitudes, surtout dans un environnement sous haute pression, mais notre équipe d'entraîneurs et de champions croit fermement en cette approche », déclare Gosselin.

« La modélisation prosociale relève tellement du bon sens, tellement intuitif. C’est la manière dont on l’applique à cette population particulière qui est très différente et unique. »

L'évaluation – qui consiste à mesurer l'évolution du climat au sein de l'unité, la satisfaction du personnel et le vécu des patients en milieu correctionnel et médico-légal – est une étape essentielle du processus. Les premiers indicateurs suggèrent qu'après la formation, le personnel se sent plus confiant et mieux préparé à gérer les interactions difficiles.

« La modélisation prosociale aide le personnel à établir des relations thérapeutiques plus solides et à gérer les comportements difficiles dans le respect », explique-t-il. Kristina McGeough« Ce projet renforce la sécurité, la qualité et la confiance du personnel. Il est durable, fondé sur la recherche et repose sur un engagement à améliorer les résultats pour les patients et le personnel », a déclaré le directeur général et responsable du site du Royal à Brockville.

Le modèle prosocial sera éventuellement mis en œuvre dans les programmes médico-légaux du Royal, tant à Brockville qu'à Ottawa. Selon Gosselin, bien que ce modèle soit conçu pour les milieux correctionnels et médico-légaux, ses principes peuvent s'appliquer partout.

« Le principe fondamental de la modélisation prosociale est d’améliorer les comportements en utilisant les interventions les plus efficaces, mais il s’agit aussi de dignité, de respect et de sécurité », explique Gosselin. « Tout établissement accueillant des patients hospitalisés contre leur gré et exigeant du personnel qu’il crée un environnement thérapeutique tout en faisant respecter les règles et en assurant la sécurité pourrait tirer profit de cette approche. »

Alors que l'hôpital Royal continue d'investir dans des soins fondés sur la recherche et centrés sur la personne, la modélisation prosociale offre un moyen pratique de transformer ces valeurs en actions quotidiennes : soutenir les patients, responsabiliser le personnel et créer des environnements plus sûrs et plus respectueux pour tous.

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