L’absence des bénévoles au Royal : une immense perte pour l’organisation

La pandémie de COVID-19 a affecté tous les domaines et services du Royal, y compris les Services bénévoles.

Avant la pandémie, 421 bénévoles ont contribué 33 916 heures au Royal entre le 11 mars 2019 et le 9 mars 2020. Au cours de la même période l’année dernière, 140 bénévoles ont contribué 6 425 heures au Royal, soit 27 000 heures de moins que l’année précédente.

« Depuis le début de la pandémie, toutes les heures de bénévolat ont été effectuées virtuellement, ce qui représente une perte de 100 % de la contribution des bénévoles en personne qui ont un contact avec les clients », explique Annmarie Nicholson, directrice des Services bénévoles.

« C’est vraiment une très grande perte pour nous », déclare Carol-Anne Cumming, directrice des Services de soins aux patients. « Comme le dit le proverbe, on ne sait jamais ce que l’on a jusqu’à ce qu’on le perde. »

S’il est réconfortant de savoir que les Services bénévoles n’ont pas complètement disparu pendant la pandémie, la baisse spectaculaire du nombre de bénévoles et leur absence au quotidien ont été vivement ressenties au sein de l’organisation.

Le Programme de gérontopsychiatrie du Royal est l’un des secteurs les plus occupés pour nos bénévoles. Ils y apportent un soutien considérable, notamment en rendant visite aux personnes âgées, en aidant à la préparation des repas, en distribuant de l’eau et en accompagnant les clients dans d’autres zones de l’hôpital.

« Les bénévoles sont un élément essentiel de notre organisation », déclare Mme Cumming. Elle explique qu’ils « font partie du filet de soutien du Royal » et fournissent des services essentiels tant aux clients qu’au personnel. « Tout le monde demande si nous pouvons de nouveau ouvrir nos portes à notre famille de bénévoles. »

Le fait que de si nombreux bénévoles aient été absents du Royal pendant si longtemps a eu un « effet de ricochet », ajoute Mme Nicholson. « Cela a clairement augmenté le stress du personnel, même si l’on ne tient compte que des visites sociales en gérontopsychiatrie. »

L’année précédant la pandémie, les bénévoles avaient consacré 3 837 heures au Programme de gérontopsychiatrie du Royal. Au cours de la dernière année, ce nombre est tombé à 83 heures de bénévolat.

« Les bénévoles sont un élément essentiel de notre organisation. Ils font partie du filet de soutien du Royal. » – Carol-Anne Cumming

« C’est une immense perte pour ce programme », déclare Mme Nicholson. « Nous avons perdu plus de 3 700 heures de temps passé avec les clients. Vous pouvez imaginer que la pression exercée pour combler ce vide se répercute sur le personnel infirmier et les préposés aux soins. »

« Les bénévoles ont toujours été un élément fondamental de nos programmes et du soutien aux équipes cliniques », ajoute Mme  Cumming. « Ils apportent une richesse, une diversité et une expérience à nos programmes, et cela nous manque beaucoup. »

La pandémie a également affecté l’Institut de recherche en santé mentale (IRSM) du Royal à différents niveaux. Les bénévoles contribuent aux recherches cliniques de nombreuses façons, notamment en effectuant la saisie et l’analyse des données, en fournissant une assistance dans le cadre des enquêtes et en participant aux recherches documentaires ainsi qu’à d’autres tâches importantes liées à la recherche.

« Les bénévoles sont des partenaires clés de nos projets de recherche. Chaque année, ils participent à l’élaboration de notre programme de recherche et contribuent des milliers d’heures à sa réalisation », indique la Dre Florence Dzierszinski, présidente de l’IRSM et vice-présidente de la recherche au Royal. « Les bénévoles font partie intégrante de notre système de soins de santé; ils contribuent à la diversité nécessaire pour assurer l’excellence. Lorsque nous travaillons ensemble, nous prospérons. »

La baisse du nombre de bénévoles sur place a également eu des répercussions sur la collecte de fonds. L’Association des bénévoles Royal Ottawa recueille 150 000 $ par an pour soutenir les activités de soins aux clients, principalement au moyen d’entreprises sociales, comme les services de restauration et le café du jardin d’hiver du Royal. Malheureusement, ces services sont fermés depuis un an.

De plus, la suspension des activités de bénévolat n’a pas seulement affecté nos clients, le personnel et l’organisation dans son ensemble, mais aussi les bénévoles eux-mêmes.

En effet, le bénévolat donne aux gens l’occasion d’acquérir de l’expérience et de nouvelles compétences, ce qui peut servir de tremplin pour un emploi. Certaines personnes trouvent que le bénévolat leur apporte le contact humain dont elles ont besoin dans leur vie, ou qu’il contribue à leur propre rétablissement. Environ 40 % des bénévoles du Royal ont une expérience personnelle de la maladie mentale, qu’ils aient été malades eux-mêmes ou qu’ils aient accompagné un proche malade.

« Le bénévolat est une importante ressource de mieux-être pour beaucoup de nos bénévoles qui ont une expérience vécue de la maladie mentale », explique Mme Nicholson. « La perte de cette ressource a été extrêmement difficile pour beaucoup de nos clients au cours de la dernière année. C’est un défi de plus que la pandémie a apporté dans leur vie. »

La présence de bénévoles au Royal présente un autre avantage, dont on parle moins. En apprenant et en partageant leurs expériences et leurs connaissances en matière de santé mentale, les bénévoles jouent un rôle important dans la réduction de la stigmatisation associée à la maladie mentale.

« En partageant leurs histoires d’espoir et de rétablissement, les bénévoles nous aident à faire face à la stigmatisation associée à la maladie mentale, non seulement en tant qu’organisation, mais aussi en tant que communauté. Cela contribue à combattre l’isolement social qui découle souvent de cette stigmatisation », souligne Mme Nicholson.

Bien que l’on ne sache pas encore quand le bénévolat en personne reprendra au Royal, Mme Nicholson et Mme Cumming attendent avec impatience le jour où les bénévoles reviendront en force.

« Nous apprécions chaque bénévole », ajoute Mme Cumming. « Ils sont absolument essentiels. » 

Rencontrez quelques bénévoles du Royal

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Cecil_Mahumane
Cecil Mahumane a été bénévole au Royal pendant quatre mois avant la pandémie. Il travaillait dans le gymnase avec les clients du Programme de traitement de la toxicomanie et des troubles concomitants du Royal.

Pourquoi je suis bénévole au Royal

Je viens d’un milieu où des personnes très proches de moi ont été confrontées à la maladie mentale, ont suivi un traitement et se sont rétablies grâce aux ressources offertes par notre système de santé mentale. J’éprouve donc un profond sentiment de gratitude et j’estime que j’ai l’obligation d’aider d’autres personnes qui souffrent. J’aimerais personnellement poursuivre une carrière dans le domaine de la santé mentale, donc le fait d’être en immersion dans un milieu de soins comme celui des Services de santé Royal Ottawa est une expérience formidable pour moi. Bien que mon rôle puisse parfois sembler insignifiant au regard de l’ensemble de l’organisation, je comprends aussi qu’il ne faut pas grand-chose pour faire toute la différence dans la vie d’une personne. La somme de tous nos efforts réunis a la capacité de changer des vies, et c’est pourquoi je continue de chercher des moyens de faire du bénévolat pour contribuer à cette cause.

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Sylvie Marchand
Sylvie Marchand est bénévole au Royal depuis près de trois ans. Elle travaille avec les ergothérapeutes dans la cuisine et dans la salle d’informatique.

Pourquoi je suis bénévole au Royal

Lorsque j’étais une cliente ambulatoire du Royal, mon thérapeute m’a demandé si je voulais faire du bénévolat dans la cuisine avec les ergothérapeutes pour renforcer mes connaissances et mes compétences. J’ai vraiment aimé l’ambiance, alors j’ai tout de suite accepté. Les clients avec lesquels je travaille viennent de différentes unités : gérontopsychiatrie, schizophrénie, troubles de l’humeur, etc.

Au bout d’un moment, j’ai commencé à travailler dans la salle d’informatique, où je pouvais parler avec les clients et les aider à atteindre leurs objectifs. Je suis parfois un peu fatiguée après une journée de bénévolat, mais je suis tellement heureuse de ce que j’ai accompli et je me sens importante.

Le bénévolat me donne beaucoup de confiance en moi. C’est une façon agréable de passer le temps, de renforcer mes capacités et de me sentir utile.

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Krystal Morrison
Krystal Morrison est bénévole au Royal depuis 2019. Elle travaille dans l’unité d’hospitalisation en gérontopsychiatrie avec la récréologue. Avant la pandémie, elle faisait du bénévolat deux fois par semaine.

Pourquoi je suis bénévole au Royal

J’adore vraiment aider les autres. Je crois que si vous avez du temps libre à donner, il est important de contribuer à votre communauté. Quand on travaille avec des populations comme les personnes âgées, elles apprécient vraiment le temps qu’on leur consacre. Les interactions sociales font une énorme différence dans leur vie.

La principale activité à laquelle je participe est un programme appelé « Fit Minds » (esprits en santé), qui favorise la santé du cerveau. Je contribue aussi à un groupe d’activité physique et à un programme de « musique et mouvement », il s’agit dans les deux cas de programmes d’exercices légers. Lorsqu’il n’y a pas d’activités prévues, j’invite les clients à jouer aux cartes ou à des jeux de société.

J’espère travailler dans le domaine de l’ergothérapie plus tard. Ce travail de bénévolat m’a permis d’acquérir une excellente expérience d’interaction individuelle avec les clients.

J’ai récemment reçu l’autorisation de recommencer à faire du bénévolat! C’est un début lent, car seul un bénévole est autorisé par unité pour l’instant, donc je considère que je suis très chanceuse.

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Alyssa_Pozzobon
Alyssa Pozzobon est bénévole au Royal depuis trois ans. Elle recrute des participants pour les études sur le sommeil dans le laboratoire de recherche sur le sommeil, aide à préparer les clients à l’électroencéphalographie (EEG) et administre des tests cognitifs pendant les épreuves de sommeil.

Pourquoi je suis bénévole au Royal

Je suis bénévole au Royal parce que ses installations de recherche à la fine pointe me permettent d’acquérir une expérience pratique dans mon domaine que je ne pourrais obtenir nulle part ailleurs. Les professeurs et les médecins de l’IRSM sont toujours en train d’effectuer des recherches nouvelles et intéressantes dans plusieurs domaines différents. C’est très gratifiant pour moi de pouvoir y jouer un petit rôle. Et le personnel est la cerise sur le gâteau! Ils sont toujours si sympathiques, accueillants et accommodants, que j’ai hâte de venir au laboratoire tous les jours. Je suis très reconnaissante de toutes les expériences que j’ai vécues en faisant du bénévolat au Royal au cours des trois dernières années.

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Edward Subotich
Edward Subotich est bénévole au Royal depuis 2013. Il a surtout fait du bénévolat à la Bibliothèque communautaire de la santé mentale et au café du jardin d’hiver. Il siège au conseil d’administration des bénévoles du Royal Ottawa depuis 2014.

Pourquoi je suis bénévole au Royal

Il y a plusieurs raisons pour lesquelles je fais du bénévolat : tout d’abord, cela m’occupe, cela me donne un endroit où aller, mais le plus important est sans doute que cela me permet de rencontrer des gens et d’avoir une raison d’être. Lorsque j’entre au Royal, je sais que j’appartiens à une communauté. C’est l’une des choses que j’apprécie le plus. Mon travail au café était amusant parce que j’ai pu rencontrer beaucoup de gens, tant le personnel que les clients et d’autres bénévoles.

Je suis fier que les fonds recueillis par l’entremise de l’Association des bénévoles Royal Ottawa (ABRO) servent à répondre à toutes sortes de besoins des clients hospitalisés. Notre association a contribué 150 000 $ au Centre d’imagerie cérébrale, un projet de 25 $ millions pour la prestation de soins spécialisés. J’ai travaillé pendant 15 ans comme conseiller auprès de personnes atteintes de lésions cérébrales, et je m’intéresse à l’imagerie cérébrale. Je suis vraiment heureux de savoir que notre association contribue à ce domaine, c’est une source de grande fierté pour moi.