Quatre stratégies pour surmonter le stress des fêtes de fin d'année dans un contexte de défis mondiaux

Les fêtes de fin d'année, avec leurs joyeuses festivités et les réunions de famille, peuvent être une période difficile pour de nombreuses personnes, en particulier dans le contexte des actualités angoissantes qui marquent le monde. 

La Dre Anik Gosselin, psychologue au Centre de santé mentale de Brockville du Royal, exerce depuis 2006 et affirme que ses clients sont plus enclins que jamais à discuter de la détresse que leur causent les événements mondiaux. 

« Avant la pandémie, je n’avais jamais vu de clients qui voulaient parler de ce qui se passe dans le monde »,déclare la Dre Gosselin. « Il y a un sentiment de menace qui pèse sur nous. Les gens ne font plus confiance à ce qu’ils voient dans les médias. Ils ne savent plus quoi croire. »

Elle recommande d’adopter les stratégies pratiques suivantes, adaptées aux personnes qui doivent faire face au stress de la période difficile des fêtes.

1. Limitez votre consommation de nouvelles et tournez-vous vers des sources d’information fiables

Même si c’est plus facile à dire qu’à faire, la première étape consiste à équilibrer votre consommation d’actualités. (Pensez à prendre des « bouchées » de nouvelles saines plutôt qu’à vous servir au buffet!) Nous vivons une époque où les nouvelles et les informations se succèdent à un rythme effréné. La Dre Gosselin recommande donc aux gens de « surveiller intelligemment ce qu'ils regardent et la quantité d’actualités qu’ils regardent ». 

Il est essentiel de trouver des moyens de rester informé tout en préservant votre santé mentale. Pour beaucoup, cela commence par limiter l’exposition aux nouvelles angoissantes. Cela peut se faire de différentes manières : 

  • Désactivez les notifications des applications d’actualités ou supprimez-les de vos appareils.
  • Utilisez la technologie à votre avantage. Par exemple, vous pourriez utiliser le mode « Ne pas déranger » de vos appareils pour limiter votre consommation de nouvelles et de réseaux sociaux à des moments précis. Il existe également des applications et des extensions de navigateur qui bloquent des sites d’information spécifiques ou même des mots-clés. 
  • Concentrez-vous sur des sources d’information diverses et fiables. Par exemple, vous pourriez vous limiter à une émission d’information télévisée le soir, l’écouter sur le trajet du travail, ou encore à un site Web d’information. En même temps, il est bon de recouper les informations provenant de différentes sources. Si plusieurs sources dignes de confiance rapportent les mêmes faits, il est probable qu’ils soient plus fiables.  
  • Désignez des espaces « sans nouvelles » dans votre maison pour vous détendre. (Par exemple, les chambres à coucher et les salles de bains !) 
  • Ne laissez pas votre téléphone dans la chambre à coucher pour que ce ne soit pas la dernière chose que vous voyez le soir ou la première chose que vous voyez au réveil. 

La Dre Gosselin recommande également de trouver des « bonnes nouvelles » pour contrebalancer les nouvelles négatives. Cela permet aussi de se rappeler qu’il y a de bonnes personnes qui font de belles choses dans le monde. 

2. Concentrez-vous sur ce que vous pouvez contrôler

La Dre Gosselin insiste sur l’importance de reconnaître son pouvoir face aux incertitudes extérieures. « Concentrez-vous sur ce que vous pouvez faire et sur les choses sur lesquelles vous avez un certain contrôle », dit-elle.

Faites du bénévolat pour une cause qui vous tient à cœur afin de contribuer à lutter contre les problèmes qui affectent le monde. Les personnes préoccupées par le changement climatique, par exemple, peuvent faire du bénévolat auprès d’organisations environnementales locales. 

 « De nombreuses recherches montrent que le fait d’aider les autres a un effet incroyablement puissant », explique la Dre Gosselin. « Cela augmente votre sentiment de bonheur. »

3. Pratiquez la respiration profonde

La Dre Gosselin est une adepte de la méditation et explique que cette pratique permet de calmer l’esprit et le corps, mais elle reconnaît qu’elle ne convient pas à tout le monde et peut même s’avérer difficile pour certains. Elle est également une fervente partisane de la respiration profonde. « Vous ne pouvez pas être plus dans le moment présent que lorsque vous respirez », remarque-t-elle. 

Le simple fait de prendre quelques respirations profondes peut s’avérer apaisant dans un moment de grande émotion. Essayez la technique de la « respiration en boîte » si vous êtes prêt à passer à la vitesse supérieure. Regardez la vidéo ci-dessous pour des consignes faciles :

(embed box breathing video) 

4. Fixez des attentes réalistes et ayez de la compassion envers vous-même 

Compte tenu de la pression sociale associée aux fêtes de fin d’année, la Dre Gosselin conseille vivement de limiter les attentes irréalistes. 

Les publicités et les films de cette période de l’année montrent souvent des familles heureuses réunies autour d’une dinde. « N’oubliez pas que les choses ne se passent pas comme cela pour beaucoup de gens », ajoute la Dre Gosselin.

Elle conseille aussi d’éviter de s’imposer des choses pendant les fêtes de fin d’année. Par exemple, évitez de penser : 

  • « Je dois participer à toutes les fêtes de fin d’année pour être sociable. »
  • « Je dois organiser une réunion parfaite pour ma famille. »
  • « Je dois acheter des cadeaux onéreux pour montrer mon amour. »
  • « Je dois trouver le cadeau "parfait" pour tout le monde. »

Le fait d’être conscient de tous ces « Je dois » permet de différencier les désirs authentiques des attentes de la société et de réduire le jugement de soi, de diminuer la pression sur soi, d’atténuer le stress, d’encourager la compassion envers soi-même, de favoriser l’épanouissement personnel et, en fin de compte, d’améliorer votre qualité de vie. 

« Nous savons, y compris sur le plan scientifique, que ces impératifs alimentent la tristesse et favorisent le ressentiment et la frustration », précise la Dre Gosselin. « Les choses ne doivent pas être d’une certaine manière. Elles sont ce qu’elles sont. Essayez de profiter de ce que vous avez, et non de ce que vous devriez avoir, et n’essayez pas de rendre tout le monde heureux. »

Alors que les fêtes de fin d’année se déroulent dans un contexte de défis mondiaux et d’une avalanche de nouvelles négatives, la Dre Gosselin espère que les gens prendront le temps de réfléchir à ce qu’ils doivent faire pour préserver leur mieux-être mental et aborder la période des fêtes avec plus de joie et moins de stress. Elle encourage les gens à élaborer un plan et, surtout, à s’y tenir. Ce plan n’a pas besoin d’être compliqué non plus. Prenez l’air, allez vous promener et tenez-vous loin des réseaux sociaux. Concentrez-vous sur ce les aspects des fêtes que vous préférez, et engagez-vous dans des activités qui favorisent le mieux-être, comme de faire du bénévolat ou d’aider les autres de différentes manières, ou encore passer du temps avec des personnes qui vous sont chères. 

« Surtout, faites preuve de compassion, non seulement envers les autres, mais aussi envers vous-même », conclut la Dre Gosselin.Il peut s’agir d’activités simples et peu coûteuses.

 

Anik Gosselin
La Dre Gosselin est neuropsychologue légale et cheffe clinique de l’unité de traitement en milieu fermé. La Dre Gosselin recommande une série de stratégies d’adaptation pratiques pour faire face au stress pendant les périodes difficiles du temps des fêtes