Tous les jeudis après-midi depuis octobre 2024, une douzaine d’hommes se réunissent sous les lumières vives du Carrefour de ressources pour les clients et familles du Royal afin de participer à quelque chose qui peut sembler simple, mais ne l’est pas : des échanges sincères sur certains des plus grands défis de la vie.
Le groupe pour les hommes est un groupe de soutien hebdomadaire sans inscription préalable qui permet aux participants de parler librement de leur santé mentale, de leurs relations, de leurs objectifs et de leurs difficultés – et aussi d’écouter, de soutenir et d’apprendre les uns des autres.
« Parfois, on a simplement besoin d’un endroit sécurisant pour parler, sans se sentir seul », explique Andrew Jarrette, animateur bénévole du groupe. « C’est exactement l’objectif de ce groupe. »
Bien que les hommes aient longtemps été la norme dans la médecine et la recherche, beaucoup rencontrent encore des obstacles sur le plan du bien-être émotionnel. Les attentes culturelles et la stigmatisation liées à la masculinité et à la santé mentale peuvent rendre difficile l’expression de la vulnérabilité ou la recherche d’aide.
« La stigmatisation, l’isolement et les normes de genre empêchent de nombreux hommes d’avoir accès à des soins », indique Kevin Patrick, superviseur du Carrefour. « Ce groupe contribue à combler cette lacune en créant un espace inclusif et non clinique où les hommes peuvent échanger en toute sécurité – un programme accessible, qui rejoint les gens là où ils sont et qui reflète qui ils sont. »
Le groupe pour les hommes a été relancé à l’automne 2024 après une longue interruption. M. Jarrette, un membre du Conseil consultatif des clients du Royal, y avait déjà participé sous une autre forme. Lorsque l’occasion s’est présentée de le faire renaître – cette fois sous forme de projet pilote animé par des pairs – il a sauté sur l’occasion.
Les séances sont ouvertes aux patients actuels et anciens du Royal, et suivent toujours le même format. Après une prise de nouvelles et un rappel des règles de confidentialité et de respect, chaque participant est invité à s’exprimer sur les sujets qui le préoccupent. Les sujets abordés vont des relations amoureuses et de la recherche d’emploi aux procès et aux difficultés familiales.
« Dans notre groupe pour hommes, nous avons parlé de séparations conjugales et partagé nos réflexions et nos difficultés face à ces situations », explique Patrick. « Les échanges se font sans jugement, et les participants reçoivent un soutien. C’est l’endroit idéal pour réfléchir à voix haute. »
La fréquentation varie, mais plusieurs participants reviennent régulièrement. L’un des aspects les plus satisfaisants du groupe, selon M. Jarrette, est de pouvoir célébrer ensemble les petites et les grandes victoires.
« La stigmatisation, l’isolement et les normes de genre empêchent de nombreux hommes d’avoir accès à des soins », indique Kevin Patrick, superviseur du Carrefour. « Ce groupe contribue à combler cette lacune en créant un espace inclusif et non clinique où les hommes peuvent échanger en toute sécurité – un programme accessible, qui rejoint les gens là où ils sont et qui reflète qui ils sont. »
Il se souvient d’un participant accablé d’anxiété à cause de l’incertitude liée à son logement et à une audience judiciaire à venir. « Il est revenu chaque semaine, et peu à peu, son anxiété a diminué. Il a trouvé un logement. Il restait des incertitudes, mais le fait de pouvoir en parler l’a aidé. »
Un autre participant, qui n’avait plus de lien avec ses enfants depuis des années, a pu les retrouver après qu’un autre lui ait simplement suggéré : « Et si tu les cherchais sur Google? ».
« Ce n’est pas un espace clinique. On ne parle pas de diagnostic ni de plans de traitement, ce sont simplement des gens qui se soutiennent », ajoute M. Jarrette. « Et de véritables liens se créent : des amitiés qui se poursuivent à l’extérieur du groupe. »
Les commentaires reçus jusqu’ici sont très positifs. « Personne n’est jamais reparti en disant que ça n’en valait pas la peine », affirme-t-il. « Le fait que les gens reviennent en dit long. »
Ce groupe discret mais puissant illustre l’effet transformateur des programmes adaptés au genre et fondés sur l’expérience des pairs.
Même s’il n’offre pas de soins cliniques ni de services d’urgence, il répond à un besoin souvent plus difficile à combler : la véritable connexion humaine. « Le fait d’entendre l’histoire d’un autre permet de se sentir moins seul. Ça valide ce que l’on vit », explique M. Jarrette.
Le groupe se poursuivra tout au long de l’été et, bien qu’il ait été conçu à l’origine comme projet pilote, aucune date de fin n’est prévue.
« Tant qu’il y aura de la demande et que les gens se présenteront, on continuera », conclut-il.