Nous vous présentons Balmeet Toor, lauréate de 2019 des Bourses de recherche de l’IRSM aux étudiants diplômés

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Photo de Balmeet Toor
Balmeet Toor est l’une des lauréates de 2019 des Bourses de recherche de l’IRSM aux étudiants diplômés. « Ma priorité est de diffuser ces recherches et d’aider au moins une personne », dit-elle.

Lorsque Balmeet Toor était au secondaire, elle n’aurait jamais pu prédire qu’elle aurait une carrière de recherche en santé mentale dans laquelle elle étudierait quelque chose que nous faisons tous les jours : dormir.

Mme Toor était une étudiante ordinaire au secondaire et, comme bon nombre de ses pairs, elle a choisi de suivre un cours d’introduction à la psychologie pendant sa première année à l’Université Carleton. Mais, contrairement à plusieurs de ses camarades de classe, elle s’est découvert une véritable passion et un talent pour la psychologie. Elle a ensuite poursuivi ses études et obtenu une maîtrise en psychologie clinique, qui comprenait un stage où elle donnait des séances de thérapie à des détenus de la prison de Greene County à Springfield, au Missouri. De retour à Ottawa, elle a ouvert un cabinet offrant des services de counseling en santé mentale, mais après deux ans, elle a décidé d’emprunter une autre voie.

« La recherche a toujours été ma première priorité. Je pensais que la thérapie serait quelque chose qui me plairait, mais il s’avère que je suis une étudiante pour la vie. J’aime enquêter et rédiger des articles », confie Mme Toor.

Ce qui intéressait le plus Mme Toor, c’était le laboratoire du sommeil du Royal. Donc, en 2017, elle a frappé à la porte du Dr Stuart Fogel (directeur de la recherche en neurosciences du sommeil à l’Institut de recherche en santé mentale du Royal) pour lui demander un poste bénévole.

Le sommeil était déjà un sujet qui passionnait Mme Toor à l’époque, et la recherche dans ce domaine continue de la passionner puisqu’elle travaille actuellement à l’obtention de son doctorat.

« Nous ne savons presque rien sur le sommeil. C’est un domaine sous-étudié, même si c’est une fonction humaine dont nous avons besoin pour survivre. Le sommeil est important à tellement d’égards : la mémoire, le rajeunissement du corps, l’état mental, tout », ajoute-t-elle.

« Il n’existe pas un seul trouble de santé mentale où le sommeil n’est pas un problème central. La première chose que nous demandons à nos patients quand ils arrivent, c’est : "Est-ce que vous dormez bien?". Le sommeil peut améliorer les symptômes, ou encore les aggraver si vous ne dormez pas. »

Mme Toor est l’une des lauréates de 2019 des Bourses de recherche de l’IRSM aux étudiants diplômés. Ce prix est décerné chaque année pour récompenser les meilleurs étudiants de l’Institut de recherche en santé mentale (IRSM) du Royal dont les travaux sont axés sur la dépression.

Mme Toor a été reconnue pour ses recherches sur la dépression chez les adolescents, particulièrement en ce qui a trait au sommeil.

Il est de plus en plus évident que le manque de sommeil est un facteur important qui contribue aux problèmes de santé mentale, particulièrement le trouble dépressif majeur. Il a été suggéré que les jeunes de 13 à 18 ans atteints d’un trouble dépressif majeur produisent moins de fuseaux de sommeil (c’est-à-dire, des poussées d’activité pendant un certain stade du sommeil) que les sujets témoins en bonne santé.

« Ces poussées d’activité ont deux fonctions : d’une part, elles permettent de consolider la mémoire, et nous travaillons aussi dans ce domaine au laboratoire; et d’autre part, elles jouent un rôle important dans le maintien du sommeil », explique Mme Toor. « C’est ce qui nous permet de rester endormis. »

Les recherches de Mme Toor étudient l’épreuve de la régulation homéostatique du sommeil comme moyen d’augmenter la production de fuseaux de sommeil.

Une épreuve de la régulation homéostatique du sommeil consiste à retarder le coucher de trois heures et à prolonger le sommeil de trois heures le matin. Les recherches effectuées par Mme Toor laissent entendre qu’une telle épreuve permet d’augmenter les fuseaux de sommeil et leurs caractéristiques, ce qui pourrait être bénéfique sur le plan thérapeutique pour les adolescents atteints d’un trouble dépressif majeur.

De plus, Mme Toor s’intéresse actuellement au sommeil des adultes, en particulier à la consolidation de la mémoire (les processus par lesquels la mémoire se stabilise). 

Elle prévoit utiliser les fonds de la bourse pour assister à des conférences dans son domaine, y compris une prochaine conférence sur la cartographie cérébrale à Montréal.

« Assister à des conférences peut être assez intimidant, mais c’est phénoménal de voir ce que d’autres personnes font et ce à quoi vous avez contribué », ajoute-t-elle.

Mais au-delà des conférences, son objectif est très simple : aider les gens.

« Ma priorité est de diffuser ces recherches et d’aider au moins une personne. Mon but n’est pas d’être publiée, je veux partager mes recherches et leurs résultats dans l’espoir que cela aidera les gens. »