Nous vous présentons Sabina Franklyn, lauréate de 2019 des Bourses de recherche de l’IRSM aux étudiants diplômés

 

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Photo de Sabina Franklyn
Sabina Franklyn est l’une des lauréates de 2019 des Bourses de recherche de l’IRSM aux étudiants diplômés. « Je fais un travail qui, je l’espère, éclairera les résultats des traitements pour tout le monde, c’est donc un énorme facteur de motivation pour moi », dit-elle.

Sabina Franklyn s’est rendu compte qu’elle voulait s’immerger dans l’univers de la recherche sur la dépression pendant ses études de premier cycle à l’Université d’Ottawa. Son projet de spécialisation portait sur l’étude de la santé mentale et de la sécurité alimentaire chez les populations vulnérables, mais c’est l’aspect lié à la santé mentale de son mémoire qui a orienté ses recherches et, finalement, sa carrière.

Mme Franklyn, une étudiante en deuxième année de maîtrise en psychologie à l’Université Carleton, est l’une des lauréates de 2019 des Bourses de recherche de l’IRSM aux étudiants diplômés. Ce prix est décerné chaque année pour récompenser les meilleurs étudiants de l’Institut de recherche en santé mentale (IRSM) du Royal dont les travaux sont axés sur la dépression.

Mme Franklyn a été reconnue pour ses travaux de recherche de deuxième cycle, qui portent sur la variabilité de la dépression et tentent de mieux comprendre l’impact des différences biologiques et des expériences d’une personne.

« Malgré la prévalence et les répercussions de la dépression, il n’y a pas eu beaucoup de progrès dans les recherches dans ce domaine au cours des dernières années, et il y a des théories qui expliquent cet état des choses », remarque-t-elle.

« La dépression semble vraiment différente d’une personne à l’autre, alors pourquoi croyons-nous qu’un seul traitement pourrait convenir à tous? C’est peut-être pour ça que les traitements n’ont pas été aussi efficaces qu’on le voudrait. »

L’un des défis du traitement de la maladie mentale est l’approche par « essais et erreurs » au niveau des médicaments. En effet, les médicaments utilisés pour traiter la dépression peuvent prendre des semaines à agir et, s’ils ne fonctionnent pas, il faut encore plus de temps pour s’en sevrer avant de pouvoir en essayer d’autres. De plus, les effets secondaires sont souvent très préoccupants.

C’est pourquoi des chercheurs comme Mme Franklyn adoptent de nouvelles approches pour étudier comment des biomarqueurs spécifiques trouvés dans le sang, notamment les molécules messagères du système immunitaire (c.-à-d., les cytokines pro-inflammatoires), ainsi que diverses expériences comme les traumatismes pendant l’enfance et d’autres facteurs interpersonnels, affectent notre biologie. On espère que de nouvelles découvertes aideront à caractériser les sous-types de dépression, afin que les personnes atteintes de ces variantes bénéficient éventuellement de thérapies spécifiques et ciblées qui leur permettront de se rétablir plus rapidement.

« Si vous observez un échantillon de personnes atteintes d’un trouble dépressif majeur, il y a tellement de différences entre elles, en termes de symptômes manifestés, en termes d’expériences individuelles, voire de profils biomarqueurs », explique Mme Franklyn. « Les recherches ont démontré qu’une stratégie personnalisée en fonction des symptômes est la voie à suivre dans ce domaine. »

« Je fais un travail qui, je l’espère, éclairera les résultats des traitements pour tout le monde, c’est donc un énorme facteur de motivation pour moi », ajoute Mme Franklyn, qui était reconnaissante d’avoir l’occasion de rencontrer les donateurs qui financent les Bourses de recherche de l’IRSM aux étudiants diplômés, à l’occasion d’un événement spécial qui a eu lieu au Royal en novembre.

Elle prévoit utiliser les fonds de la bourse pour assister à une conférence de la Society of Biological Psychiatry en 2020.

« C’est une occasion extraordinaire de présenter les recherches en cours au Royal, et je veux apprendre des conférenciers invités et des autres personnes qui vont donner des présentations dans le domaine de la variabilité. J’espère adopter certaines de leurs approches ici, au Royal. »

Mme Franklyn, qui espère poursuivre ses études de doctorat au Royal, pense que cette conférence inspirera la prochaine étape de ses recherches.

Sabina Franklyn est supervisée par la Dre Robyn McQuaid, chercheuse à l’Unité de recherche en santé mentale, culture et genre et récipiendaire d’une subvention du programme incubateur Innovateurs émergents de la recherche en santé mentale (i-ERSm) de l’IRSM; ainsi que par la Dre Kim Matheson, titulaire de la Chaire de recherche en santé mentale sur la culture et le genre à l’IRSM et à l’Université Carleton. 

Qu’est-ce qu’un biomarqueur?

« La meilleure description d’un biomarqueur est que c’est quelque chose qui peut se mesurer dans l’organisme de façon quantitative et objective », explique le Dr Zachary Kaminsky, titulaire de la Chaire de recherche DIFD et Mach-Gaensslen sur la prévention du suicide à l’Institut de recherche en santé mentale (IRSM) du Royal.

« L’une des raisons pour lesquelles les biomarqueurs sont un sujet d’actualité dans la recherche en santé mentale est qu’ils permettent de déstigmatiser la maladie mentale. Ces maladies ont un fondement biologique, et en mesurant certaines choses dans le corps, dans les processus chimiques du cerveau, ou au niveau de l’ADN qui ont un lien avec la maladie, cela démontre que la maladie mentale n’est pas simplement "dans votre tête". »

« Il n’y a pas beaucoup de biomarqueurs en psychiatrie. Les médecins n’ont pas autant de tests en psychiatrie que dans les autres domaines de la médecine. C’est pourquoi les biomarqueurs sont un aspect passionnant du domaine de la santé mentale à l’heure actuelle. Ils donnent un nouvel espoir qui pourrait aider à transformer les soins. »