Comment je fais face à ma dépression et à mon anxiété

Je m’appelle Maddy Eisenberg, je suis une personnalité médiatique et une porte-parole pour la santé mentale. Je vis avec la dépression et un trouble anxieux généralisé.

D’aussi loin que je me souvienne, la dépression m’a toujours accompagnée. Elle affecte à la fois mon cerveau et mon être tout entier.

J’ai toujours eu du mal à me faire des amis. Le travail était difficile pour moi. Je me suis retrouvée aux prises avec mes émotions dès mon plus jeune âge, et je n’ai jamais compris pourquoi j’étais envahie par un sentiment de « tristesse » à des moments complètement aléatoires. L’anxiété associée à la dépression n’a fait qu’exacerber cet état.

En vieillissant, ma dépression s’est aggravée parce que je n’ai jamais reçu de diagnostic ni de traitement. Pour les personnes qui ne vivent pas avec la dépression, il est presque impossible de comprendre ce que l’on ressent. Même celles qui en sont atteintes vous diront que l’expérience est différente pour chacune.

Voici la meilleure façon dont je peux décrire la dépression. Imaginez que vous êtes dans un tunnel qui vous cache tout : votre vie, votre famille, vos amis et tout ce qui compte pour vous. Ces choses et personnes existent à l’extérieur du tunnel, mais elles vous semblent très éloignées et insignifiantes. Vous voulez quitter le tunnel, mais si vous n’obtenez pas l’aide dont vous avez besoin, vous avez l’impression d’y être piégé pour toujours.

Il y a environ trois ans, je luttais activement contre des comportements d’automutilation et des idées suicidaires. J’ai subi de nombreux traumatismes émotionnels dans ma vie, mais aucun événement « majeur » n’avait déclenché cela. C’était juste l’aboutissement de nombreuses années passées à souffrir de ne pas comprendre ce qui se passait dans ma tête ni comment gérer ces émotions. Personne ne m’a jamais parlé de thérapie, de médicaments ou d’un autre mécanisme qui aurait pu m’aider à sortir de ce tunnel de manière plus sûre.

Une nuit, ces pensées sont devenues incontrôlables. Mon conjoint, qui avait été témoin de mes luttes depuis si longtemps, a pensé que la meilleure chose à faire était de m’emmener à l’hôpital. Il était mon cerveau ce soir-là, car je n’étais pas en état de défendre mes intérêts. Après des heures d’attente et de multiples consultations avec des médecins et des professionnels en santé mentale, j’ai été renvoyée chez moi. Les experts ont estimé que mon état d’esprit ne me mettait pas en danger, ni personne d’autre.

J’étais surprise qu’ils ne me gardent pas à l’hôpital pendant la nuit, mais finalement, cette visite a été un signal d’alerte. Heureusement, j’ai réussi à sortir du tunnel. Mais cela ne veut pas dire que je suis « guérie ». Il n’y a pas de « remède » à la dépression, elle me suivra toute ma vie, même si je m’en sors bien la plupart du temps.

Pour m’aider maintenant, je participe régulièrement à des séances de thérapie, je suis plus honnête avec mes proches quand je vis des journées difficiles et je célèbre les petites victoires, comme sortir du lit le matin.

L’une des façons d’aider les personnes comme moi est d’utiliser un « langage axé sur les personnes ». Par exemple, il vaut mieux dire qu’une personne « est atteinte de dépression », plutôt que de dire qu’elle « est déprimée ». Cela permet de faire comprendre que les personnes atteintes d’une maladie mentale peuvent, et méritent, d’exister en tant que personnes à part entière et qu’elles ne se réduisent pas à leur diagnostic. Les mots comptent.