De l’espoir pour les personnes vivant avec un trouble dépressif majeur réfractaire aux traitements

La Dre Sara Tremblay, une chercheuse de l’Institut de recherche en santé mentale (IRSM) du Royal, travaille d’arrache-pied depuis deux ans à l’élaboration d’une plateforme de recherche clinique au Royal sur la stimulation magnétique transcrânienne répétitive, afin d’aider les personnes atteintes d’une dépression réfractaire aux traitements, c’est-à-dire les personnes dont la dépression n’a pas répondu à un ou plusieurs antidépresseurs différents.

La stimulation magnétique transcrânienne répétitive (rTMS) est un type de neuromodulation qui stimule directement le circuit spécifique du cerveau qui est dysfonctionnel chez les personnes atteintes de dépression majeure. Pour ce faire, on génère un bref champ magnétique indolore qui est délivré par une bobine de cuivre placée sur le cuir chevelu.

« Dans l’ensemble du domaine de la santé mentale, les cliniciens, les chercheurs et les patients sont de plus en plus conscients qu’il y a un besoin urgent de trouver de nouveaux moyens de traiter les troubles de santé mentale », remarque la Dre Tremblay. « La neuromodulation nous offre une toute nouvelle façon d’envisager les traitements en santé mentale, en nous permettant d’identifier les circuits défectueux du cerveau et de les traiter d’une manière efficace et non effractive, sans médicaments. »

Ce rêve de la Dre Tremblay est devenu réalité en janvier 2020.

La nouvelle plateforme de recherche clinique sur la rTMS du Royal est la première en son genre dans la région d’Ottawa et offre un traitement contre la dépression qui est devenu très recherché.

 

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Dr. Sara Tremblay
La Dre Sara Tremblay du Royal démontre l’utilisation de la stimulation magnétique transcrânienne répétitive avec la Dre Lisa McMurray, tout à fait à droite de la photo. Ce traitement stimule le circuit cérébral qui est dysfonctionnel chez les personnes atteintes de dépression majeure.
Photo de Michelle Valberg.

Un traitement de choix

Contrairement à d’autres traitements, tels que les antidépresseurs et la thérapie électroconvulsive, la rTMS a très peu d’effets secondaires. De plus, la rTMS permet de contourner certains des obstacles traditionnels au traitement des jeunes adultes atteints de dépression. En effet, les adolescents et les jeunes adultes qui prennent des médicaments antidépresseurs, par exemple, peuvent connaître des changements comportementaux, émotionnels et physiques. De nombreux patients âgés sont également limités dans leur utilisation des antidépresseurs en raison d’une mauvaise fonction rénale ou hépatique. La rTMS offre une solution de rechange aux interventions pharmaceutiques, et elle peut aider un large éventail de personnes.

La rTMS a été approuvée en 2002 par Santé Canada, mais malheureusement, seules trois provinces – la Saskatchewan, le Québec et le Yukon – financent publiquement ce traitement novateur. Les personnes vivant dans de grands centres urbains dotés de cliniques privées peuvent payer de leur poche pour obtenir ce traitement, mais pour beaucoup, la seule autre façon d’y accéder est de participer à des études de recherche.

Grâce à cette plateforme de recherche clinique au Royal, la Dre Tremblay vise à offrir ce traitement au plus grand nombre possible, tout en recueillant des données de recherche pour aider à mieux prévoir et perfectionner de façon continue le traitement par rTMS. 

« La recherche dans ce domaine mène à une meilleure norme de soins et à des traitements mieux adaptés aux besoins des patients atteints de dépression et de troubles de santé mentale connexes, pour qui les traitements traditionnels n’ont pas fonctionné », explique la Dre Tremblay.

Pendant une période de 4 à 6 semaines, cinq jours par semaine, les participants à l’étude viennent au Royal pour une séance de 20 minutes au cours de laquelle la rTMS est appliquée pendant 4 minutes.

Bien que cela semble être un engagement de longue durée, les résultats de la rTMS ont été très positifs. En fait, de récents essais cliniques à grande échelle ont montré des taux de réponse similaires à ceux des médicaments antidépresseurs : environ 50 % des participants voient leurs symptômes diminuer de façon significative, dont 30 % qui obtiennent une rémission complète.

L’objectif final est d’obtenir le financement nécessaire pour élargir l’actuelle plateforme de recherche clinique sur la rTMS, afin d’offrir différents types de traitements par rTMS aux personnes atteintes de dépression réfractaire aux traitements, mais aussi aux personnes atteintes d’autres troubles de santé mentale, tels que le trouble de stress post-traumatique et la schizophrénie.

Un programme clinique de rTMS offrirait aux patients une méthode rapide, gratuite, sûre et efficace de traiter les troubles de santé mentale chroniques et réfractaires aux traitements.


Environ 50 % des patients voient leurs symptômes diminuer de façon significative, dont 30 % qui obtiennent une rémission complète.

 

 

*Vidéo disponible seulment en anglais. Nous nous excusons pour les inconvénients.