Un partenariat communautaire permet de lancer un projet pilote de prévention du suicide à Ottawa

Environ 4 000 personnes se suicident au Canada chaque année, soit 11 par jour, ce qui en fait la deuxième cause de décès chez les adolescents et les jeunes adultes âgés de 15 à 34 ans.

Il s’agit d’un problème de santé publique dont les répercussions sont considérables. Pourtant, il est possible de le prévenir.

Les organisations à l’origine du projet pilote d’un programme de prévention du suicide appelé Équipe de soutien nommée par les jeunes (Youth-Nominated Support Team, YNST) espèrent que cette initiative améliorera les résultats pour les jeunes qui ont récemment signalé une tentative de suicide ou qui ont des pensées suicidaires.

Ce projet pilote est le fruit d’une collaboration entre Prévention du suicide Ottawa, PLEO, le Royal et des personnes ayant une expérience vécue de la maladie mentale. Il est financé par Bell Cause pour la cause, un événement annuel qui vise à promouvoir la sensibilisation à la santé mentale et à recueillir des fonds pour des initiatives dans ce domaine au Canada.

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Dr Zachary Kaminsky
Le Dr Zachary Kaminsky, titulaire de la Chaire de recherche DIFD et Mach-Gaensslen sur la prévention du suicide au Royal, travaille avec des organisations d’Ottawa qui mettent à l’essai un programme de prévention du suicide appelé Équipe de soutien nommée par les jeunes.

Le Dr Zachary Kaminsky, titulaire de la Chaire de recherche DIFD et Mach-Gaensslen sur la prévention du suicide au Royal, explique que le projet de l’Équipe de soutien nommée par les jeunes a été présenté à Prévention du suicide Ottawa par une mère et un membre du groupe de travail du projet qui est proche d’un jeune aux prises avec des pensées suicidaires.

L’Équipe de soutien nommée par les jeunes est essentiellement un réseau de soutien solide pour les jeunes vulnérables, mis en place avant un moment de crise. Dans ce modèle, un adolescent âgé de 15 à 20 ans, qui a récemment signalé une tentative de suicide ou a eu des pensées suicidaires, est mis en relation avec une équipe de trois ou quatre adultes de soutien avec lesquels il a déjà un lien.

Les membres de l’équipe de mentors sont choisis par le jeune et peuvent être des adultes de sa famille, des enseignants, des entraîneurs, des voisins ou des chefs religieux, spirituels et communautaires.

Les essais cliniques du projet de l’Équipe de soutien nommée par les jeunes ont permis de constater que les adolescents dont le programme de traitement comprenait le soutien par cette équipe étaient moins susceptibles de se suicider, surtout en considérant les années suivant la fin de l’intervention.

Dans le cadre du projet pilote à Ottawa, le personnel de PLEO donne aux membres de l’équipe de mentors adultes une séance de formation psychoéducative d’une heure sur les techniques de prévention du suicide, en mettant l’accent sur le plan de traitement du jeune.

Les mentors communiquent ensuite chaque semaine avec le jeune dont ils ont la charge. L’objectif principal est d’aider le jeune à respecter son plan de traitement et, comme les interventions précoces peuvent être efficaces, de l’encourager à demander de l’aide dès qu’il en a besoin. Dans le domaine de la prévention du suicide, il est largement admis que le simple fait de prêter une oreille attentive à la personne en détresse peut atténuer le sentiment d’isolement qui conduit aux pensées suicidaires.

Ce projet pilote d’Équipe de soutien nommée par les jeunes est conçu pour soutenir 12 jeunes pendant 12 semaines. Le rôle du Royal est d’aiguiller des jeunes de l’unité d’hospitalisation vers le projet et d’évaluer les résultats après six mois.

Le Dr Kaminsky souligne que si le financement est en place, il n’y a aucune raison que ce projet ne soit pas étendu et offert à plus grande échelle.

« L’un des aspects les plus intéressants de ce programme est qu’il peut être mis à la disposition des patients ambulatoires et des personnes de la communauté qui attendent de recevoir des services supplémentaires. Il y a la possibilité d’aider beaucoup de gens », explique-t-il

« Nous sommes impatients de voir ce que cela va donner. S’il y a une chose que nous avons apprise pendant la pandémie, c’est qu’il est important de se sentir valorisé, soutenu et connecté aux autres, et c’est vraiment le cas pour tout le monde. »