Une nouvelle murale « enchantée » dévoilée au Royal

Une nouvelle murale a récemment été dévoilée au Centre de santé mentale Royal Ottawa.

Intitulée la « Forêt enchantée », cette œuvre a été créée par un groupe de clients avec le soutien d’Emma Scullion, récréologue, de Laura Grunder, ergothérapeute, et d’Alexis Boyle, commissaire de l’accès communautaire à la Galerie d’art d’Ottawa (GAO). Elle est installée en deux parties égales dans un couloir du deuxième étage du Royal, où les clients, le personnel et les visiteurs passent régulièrement.

Bien que le Royal et la GAO collaborent depuis longtemps, il s’agit de la première murale créée par des clients et réalisée en collaboration par les deux organismes.

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Alexis Boyle (third from left), the artists, along with representatives from The Royal and the Ottawa Art Gallery gathered at the official unveiling of “Enchanted Forest” in November 2022.
Alexis Boyle (troisième à partir de la gauche), les artistes, ainsi que des représentants du Royal et de la Galerie d’art d’Ottawa se sont réunis lors du dévoilement officiel de la « Forêt enchantée » en novembre 2022.

Le personnel et les clients se sont rencontrés toutes les semaines dès le mois de décembre 2021. Mme Boyle, une artiste et enseignante en arts, a guidé le groupe tout au long du processus, des premières séances de remue-méninges à l’application des dernières touches de peinture.

Le fait de se rendre dans un hôpital pour suivre un traitement peut être stressant, tant pour les clients que leurs proches. L’équipe qui a conçu la murale en a bien conscience et a donc voulu se servir de cette œuvre « pour apporter non seulement de la beauté, mais aussi un sentiment de calme », explique Mme Boyle.

La murale est décrite comme une œuvre « fantastique », « richement texturée » et aux « couleurs vives », et elle s’articule autour du thème général de la transformation.

Le travail sur cette murale a commencé à la mi-mai 2022 et s’est poursuivie jusqu’en août.

L’œuvre achevée donne l’impression d’une promenade immersive dans un lieu magique, au milieu d’arbres et de plantes aux formes familières mais de nature fantastique. La murale s’étend jusqu’au plafond, mais ni le haut ni le bas des arbres ne sont visibles, ce qui donne l’impression de se trouver à l’intérieur du paysage.

Une forêt se déploie dans les deux parties de l’œuvre : plus sombre d’un côté, elle devient plus lumineuse et plus vive à mesure que le spectateur se déplace de gauche à droite. La pâte à modeler met en valeur la texture de l’écorce, créant ainsi une expérience tactile. Au milieu du tableau, le clair de lune éclaire la forêt et les fougères étranges qui sortent du sol. Des feuilles – ou peut-être des étoiles filantes – illuminent le ciel nocturne.

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The “Enchanted” new mural
La murale est installée en deux parties égales dans un couloir du deuxième étage du Royal.

Pour certains, la « Forêt enchantée » représente le rétablissement, l’espoir ou le cheminement vers le mieux-être. Tandis que pour d’autres, elle évoque un monde de conte de fées saturé de couleurs très vives, ou la façon dont une journée peut passer de l’obscurité à la lumière en l’espace de quelques heures. Selon Mme Boyle, il n’y a pas de bonne ou de mauvaise façon d’interpréter cette œuvre.

« Chaque interprétation d’une œuvre d’art est valable et vraie », dit-elle. « Il y a tellement de façons de regarder une œuvre et tellement de sentiments qu’elle peut évoquer. L’art est le miroir de votre propre expérience. Nous devons valoriser ces expériences car chacun a quelque chose à contribuer. »

Mme Boyle, dont l’objectif principal à la Galerie d’art d’Ottawa est de sensibiliser la communauté et d’établir des partenariats avec la Galerie, se sert de l’art comme outil de mieux-être et pour créer des liens entre les gens depuis plus de 15 ans dans différents milieux institutionnels, éducatifs et de soins de santé dans la communauté.

Comme le dit le dicton, c’est le voyage qui compte, et non la destination. Il en va de même pour les projets artistiques. Mme Boyle souligne que, même si certains des clients qui ont participé à ce projet avaient déjà une expérience artistique alors que d’autres en avaient très peu, tous en ont tiré quelque chose, qu’il s’agisse d’une plus grande confiance dans l’utilisation de la couleur, d’une capacité retrouvée à manier le pinceau ou de la satisfaction de voir leur nom sur le panneau affiché à côté de l’œuvre.

Cela leur permet aussi d’atteindre un état de fluidité, qui apporte de nombreux bienfaits.

« Lorsque nous sommes en train de créer une œuvre, nos soucis peuvent être mis sur pause », déclare Mme Boyle. « On se retrouve ancré dans le moment présent. »

Pour Mme Scullion, récréothérapeute, le projet de murale est un exemple d’activité qui met l’accent sur les forces des clients pour favoriser le mieux-être et renforcer la confiance, s’inscrivant parfaitement dans l’approche qu’elle privilégie en travaillant avec les clients.

« La récréothérapie consiste à utiliser des activités de loisir significatives comme interventions pour atteindre les objectifs des clients. Les clients ont participé à un processus créatif qui leur a permis de s’exprimer et de développer des compétences en matière de loisirs. Pour certains d’entre eux, l’art a des vertus thérapeutiques et favorise le bien-être émotionnel », explique-t-elle.

« Les clients ont créé quelque chose d’étonnant. Cette murale a transformé le couloir en créant un espace plus vivant et animé, ce qui peut vraiment avoir une influence positive sur le mieux-être, le rétablissement et l’expérience d’une personne au Royal. »