Retrouver la joie : comment la rTMS a changé la vie de Michelle

Image
Young Michelle with her siblings

Chez les Chapin, la maison familiale ressemblait à bien d’autres grandes maisons animées : vivante, bruyante et pleine de personnalités hautes en couleur. Il s’y passait toujours quelque chose, entre rires et chaos. Michelle, la plus jeune de quatre enfants, ne passait jamais inaperçue. Dès son plus jeune âge, elle affichait un caractère bien trempé qui rendait chaque interaction unique et haute en couleur. Au fil des ans, Michelle a dû faire face à une réalité plus difficile de l’enfance, marquée par l’intimidation à l’école primaire. « C’est à ce moment-là que j’ai commencé à me sentir différente. J’ai essayé de transformer ce sentiment en force, mais ça n’a fonctionné que jusqu’à un certain point », raconte-t-elle.

Attention : Cette histoire contient les détails d’une tentative de suicide. Du soutien en santé mentale est disponible si vous en avez besoin. Appelez ou envoyez un texto au 9-8-8 disponible 24/7.

Le poids de la depression

Dès l’âge de quinze ans, Michelle a commencé à sentir sa santé mentale se dégrader. Après plusieurs pertes importantes dans sa famille, elle a recherché de l’aide et a reçu un diagnostic d’anxiété et de dépression.

Pendant des années, elle a connu des hauts et des bas, essayant différents médicaments pour gérer ses symptômes. Si certains traitements semblaient efficaces, les effets en étaient toujours temporaires. Michelle faisait partie des 50 % de personnes atteintes de dépression qui ne réagissent pas aux traitements conventionnels. « C’était beaucoup d’essais et d’erreurs. Je me disais que ça ne devrait pas être si compliqué. Je pensais qu’une fois sous médicaments, j’irais mieux », confie Michelle. Certains jours, elle se sentait elle-même, mais souvent, la dépression revenait encore plus forte. Coincée dans un cycle d’espoir et de déception, elle était épuisée et découragée.

Pourtant, malgré sa maladie, Michelle était une entrepreneuse dévouée, déterminée à voir sa petite entreprise prospérer. Elle partageait son parcours de santé mentale et physique sur les réseaux sociaux, dans l’espoir d’inspirer ceux qui vivaient des expériences similaires : « Je pense qu’on a bâti une vraie communauté de soutien en ligne – chacun avait ses propres luttes, et c’est ce qui nous a rapprochés. Le fait de parler de ces moments difficiles m’a aidée à me sentir vue et moins seule », dit-elle. Michelle n’hésitait pas non plus à parler ouvertement des défis d’être entrepreneuse et des répercussions sur sa santé mentale.

« Je me sentais brisée. Chaque jour, je me disais qu’il fallait juste que je tienne jusqu’au soir. »

Au cœur de l’obscurité, un espoir désespéré

Malgré le succès de son entreprise de fabrication de bougies et une communauté soudée autour d’elle, Michelle souffrait. Le soir de Noël, en 2023, à 29 ans, elle a connu une crise comme jamais auparavant. Sa dépression était devenue insupportable. Elle avait déjà vécu des périodes sombres, mais cette fois-ci, c’était différent : il s’agissait d’un sentiment écrasant, étouffant, dévorant. Elle ne voyait plus d’issue, et était incapable de faire face à cette dépression envahissante. Elle a donc fait une tentative de suicide. 

Sa mère, désespérée d’aider sa fille, a cherché une solution en se remémorant tout ce qu’elle avait pu lire ou entendre sur les traitements de santé mentale. Elle s’est alors souvenue d’une étude menée au Royal au sujet d’une thérapie innovante : la stimulation magnétique transcrânienne répétitive (rTMS), rendue possible grâce au financement de donateurs du Centre David et Susan Rose de recherche en neuromodulation. Ce traitement non effractif consiste à envoyer des impulsions magnétiques pour stimuler des zones précises du cerveau liées à la régulation de l’humeur, offrant une lueur d’espoir aux personnes pour qui les médicaments et la psychothérapie n’ont pas fonctionné.
[En savoir plus sur la rTMS au Royal.

Du scepticisme à la conviction

Michelle était sceptique au début. « Des aimants? C’est censé marcher, ça? », se demandait-elle. Après des années à avoir essayé différents médicaments, adapté les posologies et subi des effets secondaires, Michelle se méfiait des nouveaux traitements. Mais comme rien ne semblait fonctionner, elle a décidé d’essayer la stimulation magnétique transcrânienne répétitive.
 

« En arrivant au Royal, j’étais tellement enthousiaste. Pour la première fois, j’avais l’impression qu’on tentait vraiment quelque chose de nouveau. Après toutes ces années d’essais et d’erreurs à aborder ma maladie mentale toujours de la même manière, j’ai enfin eu le sentiment d’avoir trouvé la solution dont j’avais besoin. »

Les séances étaient simples et le traitement ne faisait pas mal, ce qui l’a rassurée. Bien qu’intimidée au début par cette thérapie avec laquelle elle n’était pas familière, Michelle a vite été rassurée par son équipe de soins. Trois semaines après le début du traitement, un changement remarquable s’est produit : elle a ressenti de la joie, un sentiment qu’elle n’avait pas vraiment éprouvé depuis des années. Contrairement aux brefs moments de soulagement procurés par les médicaments, c’était profond et réel. « Je ne savais pas que le bonheur pouvait avoir ce goût-là », partage-t-elle. Elle ne se réveillait plus en redoutant la journée, avec ce poids constant et oppressant sur la poitrine. « Est-ce que cela m’a guérie complètement? Non. J’ai encore des jours tristes, mais j’ai l’impression d’avoir repris le contrôle sur ma vie. »

Une vie en couleur retrouvée

Pour la première fois depuis longtemps, Michelle pouvait envisager son avenir – et il n’était pas défini par la dépression. Elle a retrouvé la joie dans les petites choses du quotidien et a de nouveau éprouvé un véritable enthousiasme pour la vie. Surtout, elle pouvait enfin profiter pleinement de la présence de ses proches, celles et ceux qui l’avaient soutenue dans ses moments les plus sombres. Grâce au traitement reçu au Royal, elle était présente pour eux comme elle ne l’avait jamais été auparavant.

« On devrait parler de la santé mentale et des traitements disponibles aussi librement que de la santé physique. Comme on discute ouvertement des chirurgies ou des traitements pour les maladies chroniques, il faut normaliser les conversations sur la dépression et les approches innovantes. »

Image
collage of Michelle Chapin with her family throughout her childhood

Aujourd’hui, Michelle continue de parler de sa maladie mentale. Elle partage son expérience de la rTMS et du Royal sur les réseaux sociaux afin de faire connaître ce traitement transformateur. « Le fait de raconter mon histoire a été ce qu’il y a eu de plus réconfortant pour moi. Trop peu de gens connaissent la rTMS. J’espère qu’en en parlant, d’autres pourront y avoir accès. »

Le Royal a pu repousser les limites dans les cas de dépression réfractaire aux médicaments grâce à la générosité de ses donateurs, mais il reste encore beaucoup à faire. À peine 12 % du financement de la recherche en santé mentale servent à transformer les découvertes en traitements cliniques comme la rTMS. Sans ce soutien, ce traitement novateur n’aurait peut-être pas été accessible à Michelle, et son parcours aurait été bien différent. Aujourd’hui, Michelle vit une vie pleine de joie et de petits instants précieux – avec celles et ceux qu’elle aime.

Message de Michelle aux donateurs : « Grâce à votre générosité, je peux me réveiller et ressentir une vraie joie, et rêver de nouveau à l’avenir. Merci de m’avoir donné la chance de guérir, alors que je croyais ne plus en avoir. »