Une chercheuse en début de carrière de l’IRSM obtient une importante subvention fédérale pour étudier la santé et le mieux-être des Autochtones

Partout au pays, les inégalités en matière de santé physique et mentale auxquelles sont confrontées les populations autochtones continuent d’être affectées par les conséquences intergénérationnelles des pratiques de colonisation néfastes appliquées par le gouvernement du Canada.

Des recherches antérieures ont notamment démontré que les jeunes et adultes des Premières nations vivant dans des réserves et n’ayant pas fréquenté les pensionnats autochtones, mais dont les parents ou les grands-parents y sont allés, présentent un taux plus élevé de détresse.

Malgré ce que nous savons, il subsiste de grosses lacunes dans nos connaissances sur les répercussions à long terme pour la santé et le mieux-être des autres traumatismes collectifs auxquels font face les populations autochtones.

C’est pourquoi une nouvelle étude financée par les Instituts de recherche en santé du Canada (IRSC) et dirigée conjointement par la Dre Robyn McQuaid (chercheuse principale), une chercheuse en début de carrière à l’Institut de recherche en santé mentale (IRSM) du Royal et récipiendaire d’une subvention du programme incubateur Innovateurs émergents de la recherche en santé mentale (i-ERSm), vise à mieux comprendre ces répercussions. En collaboration avec la Dre Amy Bombay (Université Dalhousie; membre de la Première nation Rainy River), la Dre Cindy Blackstock (Société de soutien à l’enfance et à la famille des Première Nations du Canada; membre de la Première nation Gitxsan) et la Dre Kimberly Matheson (titulaire de la Chaire de recherche en santé mentale sur la culture et le genre à l’IRSM et à l’Université Carleton), l’équipe utilisera cette subvention de 508 726 $ pour mieux comprendre les facteurs de risque des interventions du système de protection de l’enfance au sein des collectivités autochtones, ainsi que les répercussions à long terme de ce système et de la rafle des années 1960 sur la santé et le mieux-être des Autochtones.

« Au cours de la rafle des années 1960, un grand nombre d’enfants et d’adolescents ont été enlevés à leur famille – et la pratique de retirer les enfants et les jeunes autochtones de leur famille et de leur communauté se poursuit encore aujourd’hui » - la Dre McQuaid.À l’heure actuelle, les enfants autochtones représentent 52,2 % de tous les enfants placés en famille d’accueil, alors qu’ils ne représentent que 7,7 % des enfants de moins de 14 ans au Canada.

« Les unités familiales et les liens avec la culture autochtone ont été et continuent d’être touchés par cette pratique néfaste – nous devons donc mieux comprendre les conséquences à long terme afin de faire avancer efficacement les changements de politiques liés aux pratiques de protection de l’enfance et, en fin de compte, d’aider à déterminer les possibilités de guérison pour les peuples autochtones qui ont été affectés. »

« Les recherches menées par la Dre McQuaid et son équipe dans le domaine de la santé et du mieux-être des Autochtones pourraient aider à transformer considérablement les politiques et les soins, et elles contribuent ainsi à aborder et améliorer les inégalités existantes dans le domaine de la santé mentale », affirme la Dre Florence Dzierszinski, Présidente, Institut de recherche en santé mentale du Royal, et vice-présidente de la recherche au Royal. « Compte tenu des défis continus de financement et de la concurrence croissante pour obtenir des subventions dans le contexte actuel de la recherche, le fait que la Dre McQuaid ait obtenu cette importante subvention si tôt dans sa carrière est une réalisation particulièrement significative. »

La Dre McQuaid dit que son succès est en grande partie attribuable à ses partenaires autochtones et au processus interne d’évaluation par les pairs de l’IRSM.

À propos de la Dre Robyn McQuaid

La Dre Robyn McQuaid est une chercheuse en début de carrière à l’Institut de recherche en santé mentale (IRSM) du Royal. Ses travaux portent sur la façon dont les expériences négatives interagissent avec les facteurs biologiques et affectent la santé mentale. L’une des principales caractéristiques de ses recherches consiste à adopter une approche personnalisée pour comprendre les troubles de santé mentale en tenant compte du sexe, de la culture et des facteurs environnementaux. La Dre McQuaid est également récipiendaire d’une subvention du programme incubateur Innovateurs émergents de la recherche en santé mentale (i-ERSm).

À propos des IRSC

À titre d’organisme du gouvernement du Canada chargé d’investir dans la recherche en santé, les Instituts de recherche en santé du Canada (IRSC) favorisent l’excellence dans les quatre thèmes de la recherche en santé : la recherche biomédicale; la recherche clinique; les systèmes et les services de santé; et la santé des populations.

Fondés en 2000 en vertu de la Loi sur les IRSC, les IRSC sont l’organisme du gouvernement du Canada chargé d’investir dans la recherche en santé. Le mandat des IRSC est d’« exceller, selon les normes internationales reconnues d’excellence scientifique, dans la création de nouvelles connaissances et leur application en vue d’améliorer la santé de la population canadienne, d’offrir de meilleurs produits et services de santé et de renforcer le système de santé au Canada ».

Pour le concours de subventions Projet du printemps 2019, 382 subventions de recherche et 21 subventions transitoires ont été approuvées, ce qui représente un investissement total dans la recherche d’environ 275 $ millions. Sur les 373 subventions attribuées à des chercheurs principaux désignés différents, la Dre McQuaid a reçu l’une des 85 subventions accordées à des chercheurs en début de carrière.

Cliquez ici pour voir les résultats complets du concours de subventions du printemps 2019 des IRSC.