Des conseils d’experts pour faire face aux défis de la période des Fêtes

Pour beaucoup de gens, la période des Fêtes est remplie de joie et de réunions familiales festives. Mais pour d’autres, il peut s’agir de la période la plus difficile et la plus stressante de l’année.

Les experts en santé mentale du Royal indiquent que les principaux défis auxquels les gens sont confrontés pendant les Fêtes se répartissent en cinq catégories : la gestion des attentes, le stress financier, le manque de soins personnels, les excès et la solitude.

Gestion des attentes

Il est difficile de ne pas se laisser séduire par l’idée que la société impose au sujet des Fêtes et de ce à quoi elles devraient ressembler. Les émissions de télévision, les réseaux sociaux, les publicités – tout cela contribue à l’image d’une saison des Fêtes parfaite. Les films de Noël, qui sont omniprésents à cette époque de l’année, se terminent toujours bien et tout le monde y est heureux.

« Pour de nombreuses personnes qui souffrent d’anxiété, de dépression, de troubles alimentaires et de toxicomanie, la réalité est qu’il n’y a pas toujours une fin heureuse », déclare Jillian Crabbe, une travailleuse sociale du Royal. « Les problèmes ne vont pas miraculeusement se résoudre pendant les Fêtes. »

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Jillian Crabbe standing in front of a Christmas tree
Jillian Crabbe, une travailleuse sociale du Royal.

Mme Crabbe remarque que la gestion des attentes est la clé pour passer au travers de cette période. Elle recommande d’identifier les facteurs déclencheurs, d’établir des attentes réalistes fondées sur les expériences passées et de prévoir à l’avance des solutions ou des réponses appropriées. Par exemple, si la fête de Noël annuelle de votre tante Germaine est problématique pour votre fils parce qu’il est sensible au bruit et au chaos, vous pouvez prévoir d’arriver plus tard et de partir tôt, ou prévoir une visite chez tante Germaine un autre jour qui sera plus calme. 

Parfois, il ne suffit pas d’avoir un plan A, il faut aussi avoir un plan B (et un plan C peut aussi s’avérer utile!).

Si la conversation du dîner est un champ de mines quand l’oncle Francis est en ville, le plan A peut être aussi simple que de prendre une grande respiration et de changer le sujet. Le plan B peut consister à s’excuser pour aller boire un verre d’eau, et le plan C pourrait être de recruter au préalable un ami compréhensif et lui faire un signal secret pour que vous alliez ensemble « aider » dans la cuisine.

« Le fait d’avoir un plan pour gérer ces facteurs de stress anticipés aide tellement les gens », dit Mme Crabbe. « Prenez le temps de penser à des solutions à l’avance, de sorte qu’elles seront prêtes quand vous en aurez besoin dans le feu de l’action. »

Stress financier

Les problèmes financiers ont tendance à s’exacerber pendant la période des Fêtes. Il est facile de se laisser emporter et de dépenser trop pour la nourriture, les divertissements et les cadeaux, surtout si l’on tient compte de la vague de publicités saisonnières qui inondent nos boîtes aux lettres, nos boîtes de courrier électronique et nos fils de nouvelles.

Vous ne pouvez pas vous permettre le dernier gadget à la mode? Il est normal de faire savoir aux destinataires de vos cadeaux, y compris les enfants, que ce n’est tout simplement pas possible. (Vous pourriez dire, par exemple : « Le Père Noël ne va pas t’apporter un iPhone, mais tu vas recevoir quatre cadeaux que tu aimeras beaucoup : quelque chose que tu veux, quelque chose dont tu as besoin, quelque chose à porter et quelque chose à lire. »)

« Soyez conscient de vos valeurs, afin de pouvoir contrôler vos attentes et de rendre la situation moins stressante », suggère Mme Crabbe. « Réfléchissez à ce que Noël signifie vraiment pour vous. »

Les cadeaux qui n’ont pas de prix sont souvent les plus mémorables. Mme Crabbe suggère de faire des cadeaux qui ont une valeur plus profonde, par exemple en cuisinant des biscuits, en faisant une belle carte ou en écrivant une lettre. « Donner des choses qui viennent du cœur et faire des activités non structurées à faible coût peut être tout aussi satisfaisant pendant les Fêtes, peut-être même plus que d’autres extravagances », ajoute-t-elle.

« Soyez conscient de vos valeurs, afin de pouvoir contrôler les attentes et de rendre la situation moins stressante. Réfléchissez à ce que Noël signifie vraiment pour vous. »

Manque d’autosoins

Les autosoins sont un puissant remède contre le stress et favorisent le mieux-être de façon générale.

« Beaucoup d’entre nous considèrent les autosoins comme un "plus", alors qu’il faudrait les percevoir comme une ordonnance qui est nécessaire à notre propre mieux-être et qui nous aidera à faire face aux défis », dit Mme Crabbe. « Cette heure à la salle de sport est une heure bien dépensée. »

Malheureusement, la période des Fêtes est souvent tellement occupée que beaucoup de gens abandonnent leurs stratégies d’autosoins, même s’ils savent qu’elles fonctionnent et peuvent les aider.

Il est très difficile de prendre soin des autres si vous ne prenez pas soin de vous-même.
« Il n’y a rien à puiser dans un réceptacle vide », souligne-t-elle. « Si vous ne vous remplissez pas vous-même, vous n’aurez rien à donner aux autres. » 
Bien qu’il soit important de dormir suffisamment, faire de l’exercice et manger des repas équilibrés tout au long de l’année, les spécialistes en santé mentale indiquent qu’il est essentiel de renforcer ces comportements et ces habitudes pendant la période des Fêtes. 

Mme Crabbe remarque que faire du sport n’est pas la seule façon de prendre soin de soi. Cela peut être aussi simple que de sortir en amoureux avec votre conjoint ou conjointe, de pratiquer la méditation ou la pleine conscience au travail, ou encore d’aller vous promener à midi.

« Les autosoins sont tout ce qui a de la valeur à vos yeux et qui vous fait du bien. Nous devrions les considérer comme quelque chose de vital pour notre propre mieux-être », explique-t-elle.

Solitude

Selon Mme Crabbe, la solitude est l’un des plus grands problèmes des aidants et des clients du Royal.

« On s’attend à ce que tout le monde soit heureux et à ce que tout se passe bien, la période des Fêtes est censée être un moment pour être avec nos proches et célébrer », ajoute-t-elle. « Mais parfois les gens ont l’impression qu’ils n’ont pas grand-chose à célébrer. »

Il peut y avoir de nombreuses raisons derrière les sentiments de solitude d’une personne. Elle peut avoir perdu quelqu’un, avoir une relation tendue avec les membres de sa famille, ou peut-être que ses amis et ses proches vivent loin. 

« Et bien sûr, nous savons que de nombreuses personnes dans la société sont aux prises avec la dépression, et tout simplement avec la maladie mentale en général », remarque Mme Crabbe.

On croit à tort que le fait de demander à une personne atteinte de maladie mentale quels sont ses projets pendant les Fêtes va « la pousser à bout », indique-t-elle, en soulignant que les tentatives de suicide sont en fait plus nombreuses l’été, et non pendant la période des Fêtes de fin d’année.

Si vous connaissez une personne qui pourrait se sentir seule pendant les Fêtes, parlez-en avec elle.

« Cela montre à cette personne que vous vous intéressez à elle et que vous vous souciez d’elle. Cela aide beaucoup les gens d’en parler. Tendez la main à cette personne et discutez avec elle de certaines des choses qu’elle pourrait faire ce jour-là. » Voici quelques exemples :

  • Entourez-vous de gens. L’esprit des Fêtes peut être contagieux, alors allez là où se trouvent les gens (ce n’est pas grave si ce ne sont pas « vos » gens!). Allez au centre commercial ou chez un ami. De nombreuses églises ouvrent leurs portes et accueillent la communauté dans son ensemble pour des événements et des programmes spéciaux du temps des Fêtes, quelle que soit leur religion. C’est une activité qui permet de sortir, et en plus cela peut être l’occasion de rencontrer quelqu’un de nouveau.
  • Faites du bénévolat. Donnez quelque chose de vous-même – votre temps, votre énergie. « Des recherches ont démontré que le fait de donner, de contribuer, aide les gens à se sentir mieux », dit Mme Crabbe.
  • Pensez à d’autres activités qui pourraient atténuer votre sentiment de solitude et vous aider à passer au travers de cette période. Que diriez-vous de regarder un film drôle? Faire une promenade? Ou faire des biscuits et les partager avec un voisin?

Si le 25 décembre est une journée difficile à passer, essayez de vous rappeler que ce n’est qu’une seule case du calendrier et que ce sera vite fini.

« Il n’y a pas de bonne ou de mauvaise façon de célébrer les Fêtes », souligne Mme Crabbe. « Elles peuvent être ce que vous voulez qu’elles soient. »

Excès

Pour beaucoup, la première chose qui s’envole par la fenêtre dès le mois de décembre est la règle du « un peu de tout avec modération ». Pour certaines personnes, tout le mois est rythmé par des fêtes de bureau, des échanges de biscuits, des cocktails des Fêtes et des dîners spéciaux, qui ont des répercussions sur notre niveau d’énergie, notre tour de taille et notre santé en général.

« Tout cela semble vraiment fantastique sur le moment, mais nous avons souvent des regrets par la suite », affirme Mme Crabbe, qui ajoute qu’un peu de planification préalable aidera à équilibrer les excès de cette saison :

  • Anticipez votre faiblesse. Que ce soit le sucré ou le salé, choisissez ce que vous préférez dans cette catégorie. (Autrement dit, optez pour un délicieux biscuit sablé fait maison et savourez-le vraiment, et évitez les biscuits achetés en magasin que vous appréciez moins.)
  • Pensez aux conséquences de vos actions lorsque vous êtes tenté de faire des excès. Est-ce que vous vous faites du bien en buvant ces verres de vin en trop pendant la fête du bureau?
  • Mangez une collation saine avant de vous rendre à une activité où il y aura de la nourriture.
  • Demandez à un ami de vous distraire et de vous soutenir – quelqu’un qui vous éloignera doucement du plateau de fromages et vous rappellera la promesse que vous vous êtes faite.
  • Alternez entre les boissons alcoolisées et non alcoolisées.

Pour quelqu’un qui a des problèmes de consommation de drogues ou d’alcool, la période des Fêtes peut être particulièrement difficile. 

Consultez les Directives de consommation d’alcool à faible risque du Centre de toxicomanie et de santé mentale (CTSM) pour réduire les méfaits liés à l’alcool.

N’oubliez pas que les soirées et les réceptions sont censées être amusantes – et qu’elles sont facultatives. Vous avez le droit de refuser une invitation.


Cinq derniers conseils d’experts

  • Soyez bienveillant envers vous-même et prenez soin de votre santé! Si vous bâtissez une solide fondation, vous serez fort au moment où vous en aurez le plus besoin.
  • Ne vous laissez pas séduire par l’image des « Fêtes parfaites » véhiculée par le cinéma et les médias. Créez vos propres traditions et prenez le temps de faire les choses que vous aimez.
  • Gardez les choses simples et demandez de l’aide si vous en avez besoin. 
  • Sachez reconnaître vos « facteurs déclencheurs » du temps des Fêtes ainsi que ceux de vos proches, et faites un plan pour surmonter les défis.
  • N’oubliez pas que c’est vous qui avez le contrôle sur cette période de l’année, et non le contraire.

Le cadeau de la compassion

  • Pour les personnes atteintes de problèmes de santé mentale, le temps des fêtes est une période qui pose des défis bien particuliers :
  • Pour les personnes aux prises avec la dépression, la joie et les festivités peuvent accroître l’incapacité à ressentir du plaisir. En ce temps de réunions de famille et d’amis, ces personnes pourraient avoir tendance à se replier sur elles-mêmes. Le temps des Fêtes coïncide également avec les jours les plus courts de l’année, de sorte que le manque de soleil peut déclencher une dépression affective saisonnière (DAS) chez certaines personnes.
  • Pour les personnes atteintes d’anxiété, les grands rassemblements peuvent s’avérer terrifiants. Les grosses réunions du temps des Fêtes, les centres d’achat bondés et même les visites peuvent constituer une source de stress considérable.
  • Pour les personnes atteintes de troubles alimentaires, l’abondance de nourriture qui fait souvent partie des sorties et activités des Fêtes, en particulier les « gourmandises », peut être très anxiogène. De plus, pendant les repas des Fêtes et surtout à l’approche du Nouvel An, on parle souvent de se mettre au régime, ce qui peut aussi déclencher de l’anxiété.
  • Pour les personnes qui ont des problèmes de toxicomanie, la succession de fêtes et d’événements où l’alcool est présent peut s’avérer un facteur déclencheur auquel il faudra faire face en ayant recours à des stratégies d’adaptation ou en évitant tout simplement les occasions sociales et les retrouvailles avec les proches.
  • Pour les personnes souffrant d’un trouble déficitaire de l’attention, le stress ajouté des examens de fin d’année, du magasinage, des décorations, des fêtes et des réunions familiales peut exacerber le manque d’organisation et la tendance à se disperser.
     
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